GEPP : ENCORE UN RENDEZ-VOUS MANQUE

Accord-GEPP 31-08-2023

Pourquoi la CGT ne signe pas l’accord GEPP (Gestion des Emplois et des Parcours Professionnels) :
Durant cette négociation, la CGT a porté un ensemble de revendications qui devaient permettre d’établir un accord engageant la direction d’Airbus au développement des salariés du groupe. Tout cela dans le but de sécuriser, pérenniser et développer l’employabilité de tous les salariés.
Au contraire, pour la direction d’Airbus, le salarié est l’acteur principal qui doit naviguer par lui-même dans l’entreprise pour maintenir ses compétences (via la formation) et son « employabilité », en restant mobile. En somme, selon la direction, l’entreprise est un grand marché dans lequel le salarié est seul en charge de son destin pour maintenir son capital de compétences et ainsi évoluer au mieux, selon l’employabilité qu’il s’est construite, vers les métiers dont l’entreprise a besoin.
Lors des négociations, la direction a mis en avant tous les outils déployés à destination des salariés (HUB, elearning, etc), en anglais pour la plupart… Ainsi, la direction reporte entièrement ses
responsabilités sur les salariés.

A l’opposé de cette vision, la CGT a proposé la création d’obligations pour l’employeur, tel un plan de formation pour toutes les catégories de salariés, afin de retrouver un “ascenseur social” permettant la reconnaissance et l’évolution des carrières. La direction préfère elle inciter à l’utilisation du CPF* de chaque salarié y compris lorsqu’il s’agit de se préparer aux métiers critiques et émergents dont elle a le plus besoin ! Un comble !

La CGT a revendiqué que le CPF (Compte Personnel de Formation) reste dédié aux formations choisies par le salarié pour un projet personnel et non accaparé au profit de l’entreprise. Refus de la direction !
Concernant les emplois, la CGT a revendiqué comme cela existait avec les accords GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et compétences, ancienne version des accords GEPP), que des
objectifs d’emplois par établissement soient établis et que l’ensemble des apprentis ait une promesse d’embauche une fois leur diplôme en poche. Refus de la direction !
La CGT a dénoncé que le dispositif de prévision et d’adaptation des métiers, des compétences et des formations décrit dans l’accord fasse totalement l’impasse sur les enjeux environnementaux
auxquels la loi demande pourtant de répondre avec un accord GEPP. Le mot “environnement” n’apparaît que deux fois dans l’accord !
Enfin, la CGT a dénoncé que cet accord à durée déterminée (4 ans) contienne des mesures de réduction d’effectif telles que la Rupture Conventionnelle Collective (RCC), Dispositif de
Cessation Anticipée d’Activité (DCAA) mesures qu’un accord GEPP est sensé éviter ! Aucune réaction de la direction !

En conclusion
Cet accord GEPP valable jusqu’en 2027 constitue le socle de la gestion des emplois en termes quantitatif et qualitatif (métiers, compétences, formations). Le carnet de commande record du
groupe Airbus permet d’envisager une gestion ambitieuse des emplois et des parcours professionnels basée sur une montée en compétences des salariés, en priorité vers les métiers critiques et émergents et sur des thèmes clé comme l’environnement.
Chaque salarié devrait pouvoir bénéficier de formations à l’initiative de l’employeur garantissant sa progression sociale tout au long de la carrière. Or l’accord qui est proposé reste à l’état d’intentions et détourne complètement la responsabilité de l’employeur sur les salariés qui devront démontrer par eux mêmes leur employabilité et être “proactif” pour satisfaire les besoins liés à ces nouveaux métiers. En somme, beaucoup de bonnes intentions, mais sans réels moyens alloués…

L’évolution du travail avec les nouveaux outils numériques entraîne des bouleversements majeurs dans les métiers actuels et ceux-ci vont être amenés à évoluer dans les années qui viennent, notamment ceux liés à la transition écologique. Certains métiers seront en développement, certains en tension et d’autres en déclin. Pour la CGT, il est en premier lieu de la responsabilité de l’employeur d’anticiper ces changements. Si Airbus définit bien une vision globale des emplois dans l’accord GEPP, à partir de la stratégie industrielle de l’entreprise, il n’y a pas de
déclinaison au niveau filiale et établissement comme le demandait la CGT. Ceci se traduit malheureusement par une absence d’objectifs annuels précis en termes d’emplois (par exemple sur le nombre d’embauches en CDI et d’alternants).
Si l’image d’Airbus reste celle d’un groupe qui attire notamment les jeunes diplômés, il est à craindre que le manque de perspectives et d’évolutions de carrières à moyen terme nuise à l’attractivité des métiers d’Airbus et pousse nombre de salariés à rechercher des opportunités professionnelles à l’extérieur du groupe.

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